L’importance d’être démocrate Le genre est un élément pertinent de la vie politique, reconnu comme tel de par le monde. Les Nations Unies indiquent que dans les pays autorisant l’élection des femmes, une proportion de 33% représente la masse critique nécessaire pour que les femmes élues aient un impact sur les politiques, l’orientation et le fonctionnement de la société. Il s’agit là d’une question de représentation démocratique, mais nous n’en sommes pas encore arrivés là. La population canadienne est composée à 51% de femmes. Elles représentent donc une force électorale massive. Les enjeux qui leur importent sont également importants pour l’avenir du pays en général. La participation active des femmes en politique et au gouvernement permet d’enrichir les débats politiques tant au niveau du parti qu’au sein de la législature. L’influence féminine élargit la perspective politique des partis et, de ce fait, le discours politique de la nation. De plus en plus de citoyens appuient aujourd’hui la représentation des femmes dans les fonctions politiques. Une étude de 2004 menée par le Centre de recherche et d’information sur le Canada révèle que «une forte majorité dans toutes les régions est en faveur d’accroître le nombre de représentants élus de sexe féminin afin de parvenir à un système politique fonctionnant bien». Cet appui transcende les genres : 90% des hommes jeunes (de 18 à 35 ans) appuient l’augmentation du nombre de femmes en politique. L’importance des femmes au gouvernement: que se passe-t-il quand un nombre notable de femmes sont à la table? Imaginons que les femmes (51% de la population) soient représentées dans la même proportion au parlement canadien. Quelle différence cela ferait-il si la moitié des députés était du sexe féminin? Selon les études de recherche politique comparative effectuées sur ce sujet, la présence des femmes dans les corps législatifs entraîne une différence marquée, non seulement dans les sujets discutés, mais aussi dans le genre de textes législatifs proposés. Les législatrices ont davantage tendance à piloter des textes législatifs traitant de l’enfance, de l’éducation, du contrôle des armes à feu et des soins de santé, plaçant ces initiatives au premier rang de leurs priorités législatives. Ces «dossiers féminins» reçoivent une priorité plus marquée et la probabilité qu’ils soient traités est plus élevée lorsqu’une masse critique d’au moins 30% de femmes siège dans un organisme de direction. Plus de femmes participent à la vie politique – en tant qu’électrices, chefs de partis politiques, ou fonctionnaires – plus les politiques publiques reflètent les intérêts et les points de vue des femmes du pays. On peut supposer qu’un plus grand nombre de voix féminines renforcerait les débats de politique publique. Les différences entre les genres existent en termes de perception, d’habiletés, d’expériences de vie et de points de vue sur les besoins communautaires. Les différences particulières aux femmes permettent d’élargir la base d’information sur laquelle des décisions s’appuient et peuvent permettre des décisions de plus haute qualité.